Affûts dans la péninsule ibérique

[23.01.2014]

Pour la 2e fois à la recherche du lynx ibérique, après l'avoir brièvement vu et photographié en 2012, j'aurai le privilège inouï d'entendre un couple miauler. A défaut de le revoir, d'autres observations pimenteront notamment ce séjour : couple de loutres d'Europe et un autre ... ibérique, l'Aigle ibérique en couple lui aussi !

Le lynx ibérique, ou lynx pardelle, est au bord de l'extinction (~200 individus) ! Fragilisé par la chasse, désormais interdite, la myxomatose qui a détruit les lapins, la fragmentation de son habitat, le lynx ibérique est le félin le plus en danger. Dans l'espoir de le voir, nous nous rendons de Malaga ...

... en Sierra Morena. Parc naturel régional, il constitue l'un des parcs cynégétiques les plus importants d'Espagne. De la Villa Matilde où nous séjournons, nous sillonnerons la Lancha, avec deux affûts aux oiseaux près d'Adamuz.

Ses habitants se consacrent surtout à l'élevage de taureaux de combats. Les ressources forestières représentent une partie importante de l'économie (récolte de liège). Et les propriétaires mettent leurs terrains clôturés à disposition des chasseurs de cervidés !

Premier matin : un cerf ... dans le brouillard ...

... une Perdrix rouge encore sur son perchoir nocturne ...

... d'autres Perdrix rouges sont déjà à la recherche de nourriture ...

... voisinent avec deux Pies bavardes dans la plus complète indifférence !

... avant de disparaître dans la végétation.

Le soleil est enfin de la partie rendant à la Perdrix rouge toutes ses couleurs !

... sur le Santuario de la Virgen de la Cabeza ...

La lune se lève ... stupeur ... émotion: on entend, tout près, un lynx puis deux miauler. C'est la saison des amours du lynx ibérique. Le couple se cherche et se répond. C'est magique ! Très rares sont les chanceux qui ont pu l'entendre, car il est muet le reste de l'année.

A nouveau le brouillard, puis la pluie battante nous contraignent ...

... à chercher (un agréable) refuge à la Villa Matilde. Les propriétaires de ce gîte nous régaleront, tout au long de la semaine, d'une succulente cuisine bio (légumes du jardin et produits du terroir apprêtés avec talent et inventivité).

Le soleil de retour, nous passons l'après-midi au bord de la rivière Jandula.

Joie : derrière les broussailles, bien cachée, une loutre !

Modeste rival, un Martin-pêcheur d'Europe se pose à proximité de la loutre.

Une 2e loutre arrive à la nage ... montrant ses courtes oreilles, sa tête aplatie, son corps allongé et sa queue puissante.

Principalement piscivore, lorsqu'elle plonge, ses oreilles et ses narines sont obstruées. Elle perd donc son odorat et son ouïe, ce qui handicape sa chasse. Cependant, elle est munie de vibrisses (moustaches rigides) fort sensibles aux vibrations ...

... Elle parvient ainsi à repérer sa proie avec les ondulations de l’eau émises lors de sa fuite.

La loutre d'Europe est un animal souvent solitaire ... c'est donc une chance extraordinaire d'avoir pu observer un couple !

Le reste de l'après-midi, nous ne distinguerons plus que les sillons de bulles ...

... venant troubler légèrement les eaux calmes de la rivière Jandula.

Au soleil couchant, on distingue l'entrée de la catiche cachée derrière les troncs.

La rivière Jandula recèle de belles observations, pour qui se donne la peine de les chercher.

A nouveau, la lune se lève sur un 2e jour bien rempli.

... à quelque distance ... un Aigle ibérique ...

... et des Etourneaux unicolores se disputent notre attention.

... déployant sa majestueuse envergure (de 180 à 210 cm) ...

Par chance, il s'est encore rapproché ...

... dévoilant quelques taches blanches, contrastant avec son plumage sombre d'adulte.

... bec et serres de rapace, oeil perçant, il en impose !

Il nous laisse découvrir sa nuque plus claire et le bord antérieur des ailes blanc.

Autre espèce endémique dans la péninsule ibérique : la Pie bleue ...

... plus noirs que leur cousin le Sansonnet et pratiquement sans taches.

... et Pinson des arbres sont également de la partie.

Mais ... le roi ... c'est lui, l'Aigle ibérique ...

Joie indescriptible : un 2e Aigle ibérique a rejoint le premier ...

Nicheur extrêmement rare (environ 150 couples) ...

... l'Aigle ibérique niche dans un arbre.

... se laisse encore admirer au terme de cette impressionnante journée d'affût.

En fin de journée, on le retrouve perché au loin.

Nouvel affût près d'Adamuz pour quelques oiseaux forestiers: au lever du jour, une femelle de Grosbec casse-noyaux ...

... puis un mâle de Grosbec casse-noyaux ...

... seul oiseau capable d'accéder à l'amande de la cerise, bien gardée par son noyau ...

... qu'il tourne et retourne jusqu'à ce qu'il cède sous l'extraordinaire pression exercée par ses mandibules !

Autre caractéristique du Grosbec: ses rémiges gondolées.

Malgré une livrée plus modeste, le Merle noir nous séduit par son oeil joliment ourlé de jaune.

... avec son délicat trait de pinceau lui prolongeant l'oeil.

... loin des couleurs contrastées du mâle de Pinson des arbres.

Toujours aussi familier ... le Rougegorge

La Sittelle torchepot utilise son long bec ...

... comme une truelle en véritable experte en maçonnerie.

Le Verdier d'Europe se caractérise par son bec puissant ...

Au petit matin, une silhouette fantomatique dans le brouillard ...

... plus loin, deux cerfs s'affrontent ...

… 35 de plus…

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